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Pas de quoi en faire tout un fromage ?

2 novembre 2013

IMG_1785La nouvelle n’est déjà plus toute fraîche, mais régulièrement, le sujet refait surface et pour cause : le gouvernement fédéral, afin de pouvoir ratifier un accord de libre-échange avec l’Union européenne, a sacrifié les fromages québécois en permettant une hausse monumentale des importations européennes. 18 000 tonnes supplémentaires, plus du double permis actuellement, pourront traverser l’Atlantique en direction des nos épiceries. L’ensemble du milieu agricole québécois, dans une rare unanimité, s’est empressé de dénoncer la chose, rappelant que ce combat ne se fera pas à armes égales : en effet, les subventions importantes des pays européens aux producteurs fromagers contrastent avec la situation québécoise et permettent d’offrir des produits nettement moins chers (ou nettement plus profitables pour les distributeurs et les détaillants) que nos fromages locaux.

Petit aparté ici : les fromagers fermiers d’ici doivent obligatoirement vendre leur lait à la Fédération des producteurs de lait et lui racheter. Une opération qui leur coûte entre 2000$ et 3000$ par mois alors que le lait se rend directement de l’étable à la fromagerie, le seul intermédiaire physique étant le tuyau qui relie les deux bâtiments… Une manière de rendre les fromages artisanaux québécois plus compétitifs serait peut-être de commencer par éliminer cette aberration!

Revenons-en à nos moutons (et à nos vaches). Les consommateurs qui achètent du Valbert, du Gré des Champs ou du Louis d’Or, ont déjà fait l’effort d’aller dans une boutique spécialisée au lieu d’acheter en grande surface un produit industriel sans caractère. On pourrait donc présumer que ces consommateurs vont continuer leurs bonnes habitudes, car ils recherchent un produit de qualité. Mais vont-ils encore vraiment se déplacer chez un spécialiste la journée où ils trouveront du Comté Fort des Rousses au IGA, aux deux tiers du prix d’un Valbert ? Pour une majorité de consommateurs, le prix reste un facteur déterminant dans l’achat, bien malheureusement. Et les boutiques spécialisées devront pour rester compétitives, faire une place à ces fromages européens.

Une chose est sûre, la multitude de « faux » fromages artisanaux produits par Saputo et Agropur va en prendre pour leur rhume. Je pense par exemple au Saint-Médard, une tentative honteuse de tromper le consommateur à la recherche du 14 arpents de la Fromagerie Médard, mais produit par Saputo. Ces produits ne tiendront pas la route face aux industriels français. Pour Saputo et Agropur, je ne me ferais pas trop de soucis à ce sujet puisqu’ils sont également les principaux importateurs de fromages européens. Mais pour les producteurs de lait québécois, ça risque de faire très mal.

Bien des questions et des suppositions donc, mais peu de réponses encourageantes. Une chose est sûre, advenant la ratification de ce traité, le visage de la production fromagère au Québec va beaucoup changer. Espérons que ce ne sera pas le coup de grâce pour nos producteurs artisans, déjà durement éprouvés par la crise de la listériose et par les règles du MAPAQ, qui, rappelons-le, sont nettement plus strictes que les règles européennes, notamment en ce qui concerne les fromages au lait cru…

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Usines à burgers

22 septembre 2013

Feedlots, le dernier projet du photographe britannique Mishka Henner, a une certaine parenté avec l’oeuvre de Edward Burtynsky : des images presque abstraites —qui dégagent une certaine beauté— et le même attrait pour les paysages altérés par l’homme. Par contre, dans le cas de Henner, l’aspect engagé du photographe devient beaucoup plus clair lorsqu’on regarde attentivement ces photographies aériennes. On réalise alors avec dégout que ces textures abstraites sont en fait des feedyards, ces immenses parcs à bovins, destinés à fournir les MacDonald’s et les Burger King de ce monde en viande hachée. On est très loin ici de l’image bucolique du troupeau de boeufs au milieu d’un champ d’herbe. On parle plutôt d’enclos sur de grandes étendues, générant des étangs dont on ne veut surtout pas imaginer ni l’odeur, ni l’impact environnemental. Quiconque a déjà regardé le troublant documentaire Food Inc. a déjà une bonne idée de ces feedyards. Mais grâce à certaines lois américaines visant à interdire toute prise de vue de fermes sans le consentement explicite du propriétaire (on ne se demande pas pourquoi…), ce genre d’images risquent de devenir de plus en plus rares.

En attendant, si cela ne vous a pas rendu déjà végétarien, faites-vous plaisir et achetez votre viande chez un boucher qui pourra vous garantir une provenance de qualité comme à la Boucherie Croc Mignon. Votre conscience et vos papilles vous en remercieront!

One Bourbon, One Scotch, One Beer…

8 septembre 2013

four-grain-bourbonUn classique du blues chanté par John Lee Hooker… et pour aujourd’hui, on s’arrêtera au premier! Un voyage à l’extérieur est toujours l’occasion de découvrir des petits bonheurs non disponibles au Canada. Un récent voyage dans l’Empire State fut l’occasion de mettre la main sur un magnifique bourbon artisanal, le Four Grain Bourbon de Hudson Whiskey. Sacré meilleur distillateur artisanal en 2010 par le American Distilling Institute, Hudson Whiskey accumule les récompenses, avec raison. Première distillerie de whisky dans l’État de New York depuis la prohibition, ils travaillent avec soin et de manière complètement artisanale pour offrir des produits magnifiques, qui réchauffent le cœur et… le gosier !  Le Hudson Four Grain Bourbon est tout simplement merveilleux, à savourer lentement. La combinaison de maïs, seigle, blé et orge maltée en fait un whisky doux, mais très fin et absolument savoureux, idéal pour ceux qui trouvent les scotches des îles écossaises trop fumés et tourbeux. Amateurs, à prendre en note sans faute pour votre prochain voyage dans la Grosse Pomme!

Le sel de la terre

25 août 2013

sel_de_la_terre« À partir du moment où, pour contrecarrer l’érosion de son pouvoir d’achat, elle est prête à acheter à ses enfants des bébelles fabriquées ailleurs par d’autres enfants, la classe moyenne s’en va chez le diable de toute façon. »

Samuel Archibald – Le sel de la terre.

Ce n’est un secret pour aucun de mes amis proches, j’ai adoré Arvida, le premier roman de Samuel Archibald. Suffisamment pour que je devienne un acheteur compulsif à la vue de n’importe quelle nouvelle publication de cet auteur originaire du Saguenay. Jeudi dernier, en route vers le Cercle pour aller chercher notre panier bio du Cercle maraîcher, qu’est-ce que mon regarde croise à travers la vitrine de chez Pantoute ? Je vous le donne en mille, un nouveau livre d’Archibald, publié par l’équipe de Nouveau Projet, autres chouchous. Impossible de résister, cinq minutes plus tard, j’ai dans mes mains ce nouvel essai sur la classe moyenne, 87 pages de pur bonheur et de matière à réfléchir : Le sel de la terre. Entre deux confessions personnelles, Archibald nous partage des réflexions inspirantes sur la surconsommation ou les radios-poubelles, le tout teinté de souvenirs imagés et colorés. Et pour le reste, je vous laisse l’immense plaisir de le découvrir! À votre tour d’aller voir votre libraire indépendant!

Whole Foods Market – pour le meilleur et pour le pire

20 août 2013

NYC, août 2013. Après une journée de marche intensive, la rétine imprimée de mille souvenirs mais les pieds en feu, nous décidons de faire quelque courses pour aller souper dans l’appartement que nous avons loué au coeur du très branché Lower East Side. La fatigue nous pousse doucement mais sûrement vers la première épicerie de quartier, nous résignant alors à l’idée presque séduisante d’une pizza congelée.

Crédit : Marketingmagazine.co.uk

Crédit : Marketingmagazine.co.uk

Whole Foods Market. Nous ne connaissons pas, peu importe tant qu’ils vendent de quoi nous sustanter sans trop d’effort. Mais la surprise fut de taille. Première impression : grand, lumineux, coloré, assez gai même. Une épicerie joyeuse? Ben oui (aussi bizarre cela puisse-t-il être). Seconde impression : le fameux facteur wow. Puissance dix. Fromages et charcuteries en tous genres, rayonnages gigantesques ne proposant que du bio et beaucoup d’équitable, boulangerie maison, bar à salade hyper-appétissant, etc. etc. Bref un genre de IGA mais bio, local, responsable et ultra sympathique.

L’euphorie nous gagne encore plus quand nous nous rendons compte que les prix sont accessibles, tout autant que dans n’importe quelle épicerie. Nous voici donc parcourant les rayons à grands renforts de « oh! » « ah! » et autres onomatopées. Étrangement la fatigue prend légèrement le bord, laissant place à une sorte d’extase. C’est donc possible? Une épicerie funky, bio, accessible et avec beaucoup de choix. Mais pourquoi le concept ne s’est-il pas rendu au Québec ou en Europe? Pourquoi nous envoie-t-on juste les Wal Mart et autres Dollarama?

Notre panier rempli de beaucoup plus de produits que nous n’en avons besoin (ce sont officiellement des pro du marketing), c’est avec une joie non dissimulée que nous rentrons dans notre home sweet home d’adoption. Même leurs sacs en papier sont beaux. Qui dit mieux? hein? un beau sac d’épicerie recyclable! Non mais franchement! (parce que oui, quand on est fatigués, on se laisse parfois emporter par un trop plein d’enthousiasme)

Crédit : wholefoodsmarket.com

Crédit : wholefoodsmarket.com

Fidèles à nos bonnes habitudes et bien décidés à propager la bonne nouvelle de ce pas (comment les gens pourraient-ils vivre une minute de plus dans l’ignorance de ce miracle de la consommation alimentaire?) nous publions à propos de notre extraordinaire découverte sur Facebook.

Et bam.

Le couperet tombe. La bulle explose. Le rêve se ternit. La fantasme s’évapore.

Un ami bien intentionné nous envoie un article publié en 2011 à propos de ces « Wal Marts hippies ». Voulant garder nos illusions bien au chaud, nous faisons quelques recherches. Mais il nous faut abdiquer. Il semble effectivement que ces magasins soient loin de l’oasis bio que nous avions imaginé. Pratiques commerciales douteuses, questionnements à propos de la réalité bio de leurs produits, relations malsaines avec les producteurs / fournisseurs locaux, ou encore gestion des ressources humaines répréhensible, la liste des récriminations est longue. Une mention toute spéciale d’ailleurs pour la lettre de démission totalement décoiffante d’un ex-employé publiée dans le Dailymail. Certains ont la plume en verve quand il s’agit de se vider le coeur…

Cependant, pour rester sur une note positive, nombreux sont ceux qui reconnaissent aux Whole Foods Market bien des avancées dans le monde de la grande distribution. La chaîne de magasins a permis de démocratiser le bio, le local et le responsable. Elle a mis en place des pratiques innovatrices, a contribué à sensibiliser les consommateurs sur la cause animale ou encore le commerce équitable. Et a tout simplement mis sur pied une nouvelle façon de considérer le rapport à la bouffe en épicerie.

Alors, on ne le redira jamais assez : acheter directement du producteur reste la meilleure façon de contrôler ce qu’on a dans l’assiette, tout en tissant des liens privilégiés avec ceux qui ont les deux mains dans la terre. Mais quand on n’a pas la chance de vivre en campagne ou d’avoir un marché public à proximité, on peut se permettre d’espérer qu’une initiative comme celle-là voit le jour près de chez nous. De la bonne bouffe, saine, accessible, le tout sans se prendre au sérieux : on peut rêver non?

Références :

http://www.wholefoodsmarket.com/

– Dailymail – 2011 : http://www.dailymail.co.uk/news/article-2018504/Youre-faux-hippy-Wal-Mart-Whole-Foods-Market-worker-quits-epic-resignation-email.html

http://michaelbluejay.com/ (beaucoup de liens vers d’autres articles)

http://blogs.lexpress.fr/styles/paris-by-light/2011/02/28/ca-vient-des-states-whole-foods-market/

L’île de Bacchus

16 août 2013

raisins

Les vacances, c’est l’occasion de prendre son temps pour retrouver des plaisirs que nous avions presque oubliés. C’est aussi souvent le moment de faire découvrir à des amis de passage cette ville et cette région de Québec qu’on apprécie tant. Pour convaincre que Québec n’a rien a envier à Aix-en-Provence, il fallait frapper fort : direction l’Île d’Orléans !

Admirer la ville depuis la pointe de Sainte-Pétronille, respirer le fleuve à Saint-Jean en regardant les cargos glisser lentement devant le paysage magnifique de Bellechasse, se perdre dans les champs le long de la route du Mitan, goûter à la magnifique liqueur de cassis de Monna et filles (nous vous en reparlerons sous peu), l’opération séduction allait bon train. Pour terminer le tout en beauté, il fallait frapper un grand coup : 11h30, l’heure parfaite pour l’apéro et le dîner, nous voici de retour à Ste-Pétronille.

vignoble de l'île

Ce n’est pas innocemment que nous amenions nos visiteurs au Vignoble de Sainte-Pétronille. Tout d’abord parce que la vue est magnifique. Une maison ancestrale au fond du vignoble, la vue sur la chute Montmorency et le pont de l’île, les raisins qui mûrissent au soleil pendant que nous traînons au milieu des vignes, tout pour le plaisir de l’oeil. Il s’agissait maintenant de combler les autres sens et de céder avec plaisir au péché de gourmandise. La modique somme de 3$ nous permet de goûter à la majorité des produits de la maison, en commençant pas notre favori, Le Voile de la Mariée, un blanc sec et léger avec un parfum particulier. Si le rouge n’est pas de taille à se mesurer à un grand cru de Bordeaux ou à un Côtes-du-Rhone, climat oblige, il est quand même surprenant et intéressera les amateurs de Beaujolais. Le coup de coeur de nos amis outre-atlantique ? Évidemment les vins de glace! Le Vignoble de Sainte-Pétronille offre un blanc rafraîchissant, moins liquoreux que les vins de glace ontariens auxquelles nous sommes habitués. Et le vin de glace rouge est tout simplement à découvrir!

Tout cela nous avait évidemment ouvert l’appétit – après tout, n’est-ce pas le but de l’apéro- et le bonheur était situé juste à quelques pas. Car la surprise bien cachée est la roulotte du Panache Mobile installée à l’arrière du bâtiment. Le must : le gargantuesque Lobster Roll accompagné de frites et de mayonnaise à la truffe. Si vous êtes allergique aux fruits de mer, il y a aussi plusieurs autres possibilités sur le thème du casse-croûte deluxe, dont un magnifique sandwich au porc effiloché et une poutine au canard et champignons sauvages pour les Européens bien décidés à déguster cette légende de la cuisine québécoise. Ce premier contact avec frites/sauce/fromage se fera ainsi de manière beaucoup plus délicate que si vous les aviez amenés à La Belle Province… 😉

Bref, c’est le ventre plein et le coeur léger que nous nous sommes résignés à repartir sur la rive nord, non sans avoir préalablement fait le plein de fruits et légumes frais dans un kiosque. Sans oublier les cannes de sirop d’érable, qui rappelleront de merveilleux souvenirs lors des petits déjeuners aux crêpes à quelques 6000 km de l’île de Félix!

Carnet de voyage – San Francisco la magnifique

14 août 2013

Alors que l’été nous file entre les doigts, difficile pour nous de ne pas avoir la tête ailleurs. C’est pour cette raison et parce que, comme dirait nos mères, « les voyages forment la jeunesse », que nous avons choisi de créer un chapitre dédié à nos pérégrinations.

Première étape, un souvenir mémorable : la Californie, et plus particulièrement San Francisco.

Crédit photo : Mériol Lehmann

Crédit photo : Mériol Lehmann

Disons-le une bonne fois pour toutes : difficile de trouver mégalopole plus humaine, vivante et vibrante. San Francisco fut à la hauteur de nos plus folles espérances. Ses habitants sont infiniment accueillants, ses rues surprenantes, ses quartiers riches d’histoire, ses restaurants fabuleux et son ambiance extrêmement chaleureuse.

La cerise sur le sundae fut sans aucun doute de découvrir que, en plus d’être belle, San Francisco est avant-gardiste et responsable. Peu de trafic, taxis hybrides, Starbucks qui compostent, patateries de coin de rue qui proposent des produits bio et locaux, restaurants végétariens de haute voltige, et j’en passe.

Crédit photo : Mériol Lehmann

Crédit photo : Mériol Lehmann

C’est une région épicurienne. Le bon vin coule à flot, les légumes poussent au soleil, le poisson est fraîchement pêché, mais aussi, ne l’oublions pas, c’est là où naquit la célébrissime crème glacée Ben & Jerry’s. Bref, nous étions conquis d’avance.

Crédit photo : Mériol Lehmann

Crédit photo : Mériol Lehmann

Parlons du Ferry Plaza Farmers Market par exemple. Le port, ses hangars et un immense marché couvert où producteurs en tous genres viennent présenter viandes, poissons, fromages, huiles, et j’en passe… Quelques restaurants proposent des plats aux riches saveurs, le plus souvent autour de grandes tablées conviviales (idéal pour faire de belles et surprenantes rencontres). L’ambiance est touristique certes, mais l’heure du dîner voit tous les comptoirs assaillis par les travailleurs du quartier. Une adresse incontournable.

Nous ne pourrions faire une liste exhaustive de toutes les bonnes adresses. Plongez-vous dans le Lonely Planet, perdez-vous dans les ruelles, nous vous promettons les plus belles surprises. (Un immense coup de coeur cela dit pour le City Lights Bookseller, librairie de la Beat Generation – vraie caverne d’Ali-Baba – de la nourriture pour l’âme!)

Après avoir amplement déambulé dans SF, nous avons roulé vers la vallée de Sonoma. Largement moins touristique que Napa Valley, mais absolument sublime, la région est parsemée de plus de 250 vignobles.

Crédit photo : Mériol Lehmann

Crédit photo : Mériol Lehmann

Offrez-vous quelques pauses dégustations (évidemment bien méritées) dans quelques domaines afin de découvrir tous les cépages locaux. Visite des caves, rencontres de producteurs, balades au coeur de paysages fabuleux et bien évidemment découverte de vins souvent délicieux et parfois carrément extraordinaires. (Mention spéciale pour tous les vins biodynamiques que nous avons pu goûter).

Puis, nous avons repris la route et descendu Highway 1 jusqu’à Santa Barbara. Là encore, les décors sont à couper le souffle. Des plus beaux couchers de soleil aux meilleures tables, le bonheur est complet. Jamais rassasiés, nous avons affronté le désert vers Palm Springs puis Mojave et ses Joshua Tree. Fin de parcours à Vegas, où paraît-il sont installés parmi les meilleurs chefs au monde. Mais l’absurdité des lieux, – où fric, prostitution, excès d’alcool et bling bling à profusion posent clairement le décor –  nous a découragés. Vegas est à la classe ce que Mac Donald est à la gastronomie.

De toutes façons à court de superlatifs pour vivre ce voyage, nous sommes finalement rentrés, rêvant que un jour, le Québec s’inspire du modèle californien pour mettre en valeur son terroir!

Nos artisans Californiens coups de coeur : Benziger (vins biodynamiques et accueil extraordinaire)

Ton fermier en bas de chez toi

12 août 2013

Dans la vie, il y a certains plaisirs qu’on aurait tort de bouder : une corde à linge qui sent bon la lessive fraîche, un coucher de soleil au bord du fleuve, se tremper les pieds dans une pataugeoire après une journée de canicule, et… une promenade dans son marché de quartier. En bonne française que je suis, j’ai été élevée loin des grandes surfaces et autres Walmart de ce monde. Dans mes plus beaux souvenirs de déambulations dominicales on compte plutôt le marché public du boulevard Blanqui à Paris (populaire, bondé, et terriblement vivant) et celui d’Aix en Provence avec ses odeurs, couleurs et saveurs si méditerranéennes (sans compter l’accent qui chante et le rosé qui coule à flot).

C’est donc avec l’enthousiasme d’une petite fille que je me suis précipitée au Marché de St Sauveur, qui renaissait après 60 ans d’absence au Centre Durocher. Certes les fermiers étaient encore peu nombreux (et pour cause, c’était la première édition du genre), mais l’ambiance était on ne peut plus conviviale. Les fruits, légumes, pains et viandes circulaient dans la bonne humeur. Les enfants couraient partout. Les voisins se rencontraient. Et les producteurs locaux avaient (enfin) pignon sur rue, près de chez nous. Bref, de la vraie bonne bouffe et du vrai beau monde, il ne m’en faut pas plus pour entendre les cigales chanter.

Pour rappel, un reportage de radio-canda : http://www.radio-canada.ca/regions/quebec/2013/08/10/004-projet-pilote-marche-public-saint-sauveur-samedi.shtml

Nos artisans du jour : le collectif Fardoche, initiateurs du projet

2 ans après…

11 août 2013
Crédit : Mériol Lehmann

Crédit : Mériol Lehmann

Est-il possible de réveiller un blog en dormance?

Sera-t-on capable de faire revivre un site laissé à l’abandon depuis si longtemps?

Aura-t-on suffisamment de rigueur pour y publier régulièrement, avec passion et détermination?

Peut-être… sans doute même. Nous prenons le pari! Parce que nous avons toujours eu ce projet à coeur même si nos vies nous ont menées ailleurs. Parce que nous croyons que nous avons encore beaucoup de choses à dire (et que vous avez tout autant à répondre). Parce que nous sommes un peu fous aussi.

Alors après quelques 26 mois d’absence (pendant lesquels nous avons eu le temps de mener à terme bien d’autres projets si cela peut vous rassurer) nous revoici en ligne. Pour parler d’environnement certes, de terroir évidemment, de culture toujours, mais aussi et surtout, pour échanger sur ceux et celles qui nous fascinent, de ce qui nous anime, nous fait vibrer, et nous enthousiasme.

Nous espérons ce blog comme un extraordinaire souper autour d’une gigantesque tablée. Qu’on y parle fort, qu’on brasse des idées, qu’on rit, qu’on se confronte… bref qu’on s’y sente vivants!

Empoisonnés vous dites?!

25 mai 2011

Photo : The Bone Architect

Un article de Cyberpresse ce matin en a fait bondir plus d’un. Du moins on l’espère. Ou plutôt on aimerait y croire. En fait, on n’en est même pas sûrs … Et d’ailleurs : est-ce l’article ou le risque de « non-réaction » des lecteurs / consommateurs qui est le plus effrayant?

Venons-en aux faits. Cet article nous parle de l’auteur et enquêtrice Marie-Monique Robin (à qui nous devons l’excellentissime « Monde selon Monsanto »), qui vient de faire paraître « Notre poison quotidien. La responsabilité de l’industrie chimique dans l’épidémie des maladies chroniques » chez Stanké (à noter également :  le film « Notre poison quotidien », sorti en 2010).

Le constat est le suivant : au cours des 30 dernières années, le cancer, les maladies neurologiques (Parkinson et Alzheimer) ou auto-immunes, le diabète et les dysfonctionnements de la reproduction n’ont cessé de progresser. S’appuyant sur de nombreuses études scientifiques, mais aussi sur les témoignages de représentants des agences de règlementation – comme la Food and Drug Administration (FDA) américaine ou l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) –, l’enquêtrice nous amène à comprendre que la cause principale de l’épidémie est d’origine environnementale : elle est due aux quelques 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement, et principalement notre alimentation, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Pesticides, additifs, plastiques alimentaires, aspartame, Bisphénol A, autant de produits chimiques qu’on ingurgite chaque jour, et dont le système d’évaluation est totalement défaillant. Le lobbying de l’industrie chimique est quant à lui absolument démesuré  pour parvenir à maintenir sur le marché des produits toxiques.

Des solutions il y en a : alerter nos pouvoir publics et maintenir une pression citoyenne. Se renseigner sur ce qui arrive dans notre assiette et privilégier le bio, encore et toujours. En discuter avec notre entourage et sensibiliser nos proches. Réagir, agir. Alerter sans devenir moraliste, et toujours se souvenir que tout cela c’est aussi, et surtout, une question de bien être. Et comme dirait Mme Robin : «Évidemment, ce n’est pas rassurant, ce que je raconte, mais j’ai envie que ça change, pour protéger les générations futures. Je suis mère de famille, j’ai trois enfants. On est concernés.»

À lire : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201105/24/01-4402476-manger-un-poison-quotidien.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1

Notre artisan enquêtrice du jour : Marie-Monique Robin